Identification
« Pupuce »
Chatte européenne stérilisée, âgée de 1 an
Motif de consultation
-présente des plaies au niveau de la tête
-prurit
Commémoratifs
Cette chatte provient d’un élevage particulier. Son propriétaire l’a acquise à l’âge de 3 mois
Elle n’est pas en contact avec un autre animal et ne sort pas de son appartement.
Son alimentation se compose uniquement de « filet américain », c’est-à-dire d’un mélange carné à base de bœuf, de mayonnaise et d’épices ainsi que de croquettes pour chat de premier prix.
L’animal est traité toute l’année à l’aide d’anti parasitaire externe mais n’est pas en ordre de vaccination.
Anamnèse
Passé dermatologique de l’animal
Rien n’est signalé par le propriétaire.
ffection en cours
Depuis trois mois, l’animal présente de plaies au niveau de la tête (région des tempes ) ainsi qu’un prurit intense et permanent aux endroits érodés.
Aucun traitement n’a été réalisé mis à part l’application occasionnelle de teinture d’iode .
Allergie alimentaire: Examen clinique général
Température : 38,8 °c
Poids : 3 kg
Couleur des muqueuses : roses
Allergie alimentaire: Examen clinique dermatologique
Examen rapproché
Tête (tempes)
-Placards symétriques bilatéraux, alopéciques et ulcératifs
Vue rapprochée de la région pré-auriculaire gauche
–lésion alopécique et ulcérative
Cou
-Plaques nummulaires symétriques bilatérales, alopéciques et ulcératives
Vue rapprochée de la région cervicale gauche
–lésion alopécique ,ulcérative et hémorragique.
Allergie alimentaire: Synthèse clinique
Dermatite alopécique et ulcérative localisée au niveau de la face et du cou
Allergie alimentaire: Examens complémentaires
Brossage et recherche manuelle de parasites
Cet examen, tant pour la recherche de puces, que pour la recherche de cheyletielles s’est révélé négatif.
Test à la cellophane adhésive
Cet examen présente un intérêt dans notre cas pour la recherche de cheyletielles.
Il s’est révélé négatif.
Cytologie
Les prélèvements sont réalisés directement par application de lames sur les lésions ulcératives, puis colorés par une coloration rapide de type « diffquick ».
Ceux–ci révèlent la présence de nombreux neutophilles ainsi que la présence de quelques mastocytes. Outre la présence de ces cellules, nous notons la présence de quelques coques.
Raclages cutanés
Les raclages ont été réalisés en périphérie des lésions ulcératives.
Ils n’ont dans notre cas rien révélé.
Examen en lumière de Wood
Négatif
Examen direct
Négatif
Cultures fongiques
Le milieu d’ensemencement choisi est un milieu DTM ( Dermatophyte Test Medium )
Négatif
Régime d’éviction alimentaire- réintroduction
Cet examen est réalisé dans le but de mettre en évidence un allergène alimentaire potentiel dans l’alimentation de l’animal. L’animal recevra pendant 10 semaines un alimentation industrielle dite « hypoallergénique » .Cet aliment constituera son unique source d’alimentation.
Nous notons dès la deuxième semaine (visite de contrôle) une nette amélioration de l’état clinique de l’animal dans le sens ou le prurit a fortement diminué. Précisons que chat a commencé une antibiothérapie de 4 semaines, simultanément au début de ce régime d’éviction.
Nous revoyons l’animal après 8 semaines. A ce moment le prurit est absent et les lésions cutanées ont disparu. Le poil a repoussé. Il est alors toujours sous régime hypoallergénique.
Le propriétaire est assez réticent pour redonner l’ancienne alimentation, au vu des résultats clinique mais par gentillesse pour notre étude, accepte.
L’animal reçoit en plus de ses croquettes hypoallergéniques de la viande de bœuf (un élément suspecté). Comme convenu, nous rappelons le propriétaire après 3 semaines. Celui nous fait part du fait que le chat a recommencé à se gratter 1 semaine après la réintroduction. Il a dès lors immédiatement supprimé la viande de bœuf de l’alimentation du chat.
Histopathologie
3 biopsies sont réalisées :
-2 sont réalisées aux marges de l’ulcération
-1 est réalisé dans l’ulcère.
Conclusion :
-dermatite pustuleuse vésiculeuse ulcérative éosinophilique mastocytaire lymphoplasocytaire sévère diffuse superficielle et profonde.
Le contexte inflammatoire est à la fois superficiel et profond mais surtout présent en surface et dans le derme moyen autour des annexes…En surface s’observe une acanthose épidermique avec zones de vésiculation, pustules intraépithéliales et ulcération…
L’infiltrat sévère intradermique et interstitiel est de composante éosinophilique mastocytaire lymphoplasmocytaire . Quelques foyers de folliculite associés sont présents.
Commentaires :
-la pyodermite bactérienne est certainement secondaire. En sous-jacence, l’image appartient au syndrome éosinophilique félin. On note la présence d’une dermatite miliaire qui progressivement se transforme en plaque. Une récidive ou une résistance au traitement peut être le reflet d’un problème allergique sous-jacent.
Dermatite pustuleuse vésiculeuse – Nous notons une acanthose épidermique avec
zones de vésiculation, pustules intraépithéliales (cliché : M.Heimann)
Infiltrat dermique– La composante est éosinophilique, mastocytaire, et lymphoplasmocytaire (cliché : M.Heimann)
Diagnostic
Allergie alimentaire
Allergie alimentaire: Traitement
L’objectif premier du traitement est de contrôler la pyodermite, ainsi que le prurit. Cette pyodermite est sans doute secondaire au prurit,
A long terme, le traitement consistera à éliminer définitivement le trophallergène mis en cause : la viande de bœuf .