Education du chiot
Education du chiot: L’importance de la hiérarchie
Le chien est un animal de meute, et se comporte dans une famille comme dans une meute.
La meute est une structure sociale fortement hiérarchisée avec, à sa tête, un dominant, tout en bas, des dominés, et entre les deux des intermédiaires qui soit sont soumis et se contentent de leur statut hiérarchique, soit ne le sont pas et vont essayer de gravir des échelons, avec comme but suprême: prendre la place du dominant!
Dans une famille qui héberge un chien, la structure habituelle devrait être la suivante (aux yeux du chien !): le dominant est généralement le père, le dominé, le chien. Les autres membres de la famille peuvent donner des ordres aux chien, et celui-ci les tolère quelles que soient les circonstances.
Dans une meute, le dominant a certaines prérogatives qui n’appartiennent qu’à lui et qu’il faut se garder de donner à un chien dans une famille, sous peine de voir l’animal chercher à dominer physiquement (morsures à l’appui) tout son entourage. Ces prérogatives sont les suivantes:
– l’accès libre à la nourriture: le dominant mange avant tout le monde, devant le reste de la troupe, et peut à tout moment prendre de la nourriture aux autres chiens. En conséquence, un chien normalement hiérarchisé doit manger après ses maîtres, ne pas demander et surtout ne rien obtenir du repas de ses maîtres (interdit de donner à manger à table!);
– l’accès libre au lieu de couchage: le dominant choisit son lieu pour dormir, en général en hauteur et de placé manière à pouvoir surveiller les alentours. Aussi le lieu de couchage du chien devrait-il être choisi par les maîtres, hors d’un lieu de passage et pas dans les chambres… L’exemple type de ce qu’il ne faudrait pas faire: laisser au chien l’accès au canapé, d’où il surveille les passages; un réel dominant empêchera progressivement l’accès à toute personne, impossible de le déloger!
– l’accès libre à la sexualité; sans objet, encore que certains chiens mâles empêchent l’approche d’un homme près de leur maîtresse!
Précisons que tous les chiens ne sont naturellement pas des dominants attendant le moindre faux-pas de leurs maîtres! Mais certaines précautions simples permettent de ne pas renforcer la position dominante de quelques individus, et évitent de se retrouver dans es situations où un chien commande à la maison!
Education du chiot: Les tests de caractère chez le chiot
Aucun test n’est fiable à 100 %, mais certaines observations permettent d’évaluer le caractère du chiot :
– Appel au jeu : s’accroupir et taper dans ses mains, le chiot doit s’approcher rapidement en agitant la queue (test de socialisation)
– Acceptation des postures de soumission: on doit pouvoir soulever le chiot et le retourner sur le dos sans défense de sa part (test de dominance).
– Absence de réaction de peur au moindre bruit ou mouvement brusque (test de socialisation)
Education du chiot: Les mordillements
Le contact par morsure est naturel chez le chiot (il a lui aussi son stade oral!). Toutefois, il doit rapidement apprendre à contrôler la puissance des ses mâchoires; dans l’éducation naturelle, cela se fait au milieu de la meute: les adultes punissent les chiots qui mordillent trop fort. Il en va de même dans l’éducation “imposée” par les êtres humains: tout mordillement doit être sanctionné,par la réprimande (“non!”), et au besoin en le soulevant légèrement par la peau du cou. Si le mordillement a lieu pendant une séquence de jeu, ce qui est le cas le plus fréquent, il faut interrompre le jeu.
Education du chiot: Les comportements d’agression
L’agression prédatrice est habituellement absente (nos chiens sont bien nourris), mais elle peut encore se manifester: cas du chien qui court après un chat (il faut alors que le maître soit capable de faire cesser ce comportement), ou du chien de chasse (le dressage a permis de rediriger le comportement de manière à préserver le gibier). Dans tous les cas, le maître doit contrôler ce comportement.
L’agression hiérarchique ne devrait jamais se produire chez un chien correctement éduqué; si cela se produit (défense de la nourriture, rébellion ouverte,…), cela constitue une motif de consultation rapide.
L’agression par irritation se produit sur les chiens présentant des douleurs chroniques (arthrose entre autres): le chien menace ou attaque lors d’une manipulation anodine ou simplement quand on passe près de lui; il y a donc souvent motif de consultation médicale.
L’agression territoriale (défense d’un territoire: la propriété mais aussi le canapé!) est normalement inhibé en présence des maîtres.
Education du chiot: La propreté
C’est chronologiquement le premier souci des nouveau maîtres, et il faut bien comprendre que l’éducation que l’on va inculquer à un chiot va à l’encontre de ce qu’il a vécu auparavant.
Dans les premiers jours de sa vie, la mère fait uriner le chiot en faisant sa toilette, cela se passe dans le “nid”, lieu de la naissance. Le chiot a donc naturellement tendance à revenir vers ce nid pour faire ses besoins, puisque c’est ce que sa mère lui a enseigné; c’est ce qu’il fait dans les premiers jours de sa vie dans son domicile d’adoption: l’intérieur de la maison est assimilée au nid, et l’extérieur à un milieu inconnu et potentiellement hostile. Revenu de promenade, le chiot retrouve son nid et fait immédiatement ses besoins. C’est rageant, mais naturel!
Tout le travail d’éducation consiste à inverser cette tendance.
Pour cela, profiter des moments où le chiot a le plus envie de faire ses besoins: le matin au réveil et immédiatement après les repas. Le sortir à ces moments, et le féliciter de façon très démonstrative s’il élimine dehors; se rappeler qu’une bonne éducation obtient beaucoup plus par la récompense que par la punition…
Si le chiot fait ses besoins à la maison, garder en mémoire qu’un jeune animal n’a aucune mémoire, même une minute après son forfait: inutile donc de le gronder au matin quand on trouve quinze pipis dans la cuisine, le chiot ne sait pas que c’est lui qui les a faits! Par contre si vous le surprenez sur le fait, vous pouvez le réprimander de la voix (“non!”) ou du geste (saisir la peau du cou).
Ne nettoyez jamais ses besoins en présence du chiot: la position accroupie que vous allez prendre est un appel au jeu (renforcement positif: le chiot associe la présence des besoins et le jeu…)
Education du chiot: Le rappel
Autant l’éducation des ordres de posture (assis, couché, donne la patte, fais le beau…) est en principe facile (forcément, ça marche beaucoup à la récompense!), autant l’éducation du rappel est délicate.
On a toujours tendance à crier sur un chien qui échappe à l’ordre “ici!”, or le jeune chiot associe cela à une punition; faire donc le plus en douceur possible: s’accroupir (posture d’appel au jeu) et répéter plusieurs fois le commandement jusqu’à ce que le chiot vienne; le féliciter excessivement!
La pire des erreurs: rattraper à la course un chien qui ne répond pas et le punir physiquement: étonnez-vous après que le chiot n’ait plus envie de s’approcher!
Education du chiot: La marche en laisse
Là aussi, beaucoup de patience est la clé de la réussite. L’apprentissage de la marche en laisse n’est pas une épreuve de force: plus on tire sur la laisse, plus l’animal va se mettre à tirer de son côté; il faut donc laisser du mou, et si le chien cherche à trop s’éloigner, donner un coup sec en disant fermement “au pied”; quand le chien s’exécute, le féliciter en le caressant.
Enseigner, c’est répéter, il faut donc garder une attitude la plus constante possible pour obtenir des résultats.