Le bilan de santé
Le bilan de santé: Quand le faire?
– A l’occasion d’un problème de santé: il est évident que toute consultation chez un vétérinaire, à l’instar de ce qui se passe en médecine humaine, ne s’accompagne pas d’un bilan hématologique, radiologique ou autre. Néanmoins, certains cas vont souvent amener votre vétérinaire à proposer des examens complémentaires: amaigrissement brutal ou soif anormale par exemple; c’est d’ailleurs dans les cas chroniques, où les maladies évoluent lentement et parfois avec peu de symptômes, que l’apport des examens complémentaires est le plus profitable.
– En dépistage: la médecine vétérinaire a suivi l’évolution de la médecine humaine en passant d’une médecine curative (le soin d’une affection au moment où elle apparaît) à une médecine préventive (essai de dépistage précoce avant l’apparition de symptômes cliniques). Cette façon de procéder apporte des bénéfice considérables dans l’amélioration des conditions de vie, mais elle a un coût certain. Il est conseillé de faire procéder à un bilan sanguin vers 7 – 8 ans puis tous les ans, à l’occasion de la visite vaccinale par exemple, si on veut anticiper sur les problèmes susceptibles de se présenter: ainsi la surveillance de l’urée et de la créatinine sanguines, ainsi qu’un simple examen urinaire permettent-ils de déceler un début d’usure rénale, et le cas échéant, de prévenir la survenue d’une « crise d’urée ».
– Pour le suivi d’une pathologie: l’évolution des chiffres permet de préciser le pronostic ou d’adapter le traitement (cas des animaux diabétiques).
Le bilan de santé: Quels examens privilégier ?
Le choix des examens complémentaires revient bien sûr au vétérinaire traitant, qui déterminera en fonction de l’examen clinique de l’animal quels paramètres il voudra examiner. On peut toutefois admettre que les examens à réaliser sont fonction de l’appareil touché:
– Pour l’appareil respiratoire, la radiographie reste le meilleur moyen;
– Pour l’appareil urinaire, l’examen des urines (bandelette urinaire et densité) doit souvent être associé à des mesures sanguines (en particulier urée et créatinine, mais aussi sodium, potassium, phosphore …);
– Pour la cardiologie, la radiologie couplée à l’échographie sont les examens de choix; le recours à l’électrocardiogramme, bien que riche en enseignements, est beaucoup plus restreint qu’en médecine humaine;
– Pour le tube digestif, la radiologie sera utilement associée aux examens sanguins; l’échographie du foie, délicate à interpréter, est précieuse;
– Les maladies fébriles sont une bonne indication pour la réalisation d’une hématologie (numération des globules rouges et blancs, comptage des plaquettes, étude de la morphologie de ces cellules sur frottis sanguin);
– Les problèmes locomoteurs donneront souvent lieu à la réalisation de radiographies. Ne soyez pas surpris si votre vétérinaire vous propose de réaliser les clichés sous anesthésie générale, les animaux sont souvent peu coopératifs pour garder la pause qui permettrait la réalisation de clichés interprétables! L’anesthésie est ainsi indispensable pour la réalisation d’un cliché correct du crâne, des hanches ou de la colonne vertébrale.
– Certains organes ne peuvent être examinés qu’avec des moyens lourds: c’est le cas du cerveau, pour lequel seuls le scanner ou l’IRM permettent de déceler des modifications éventuelles.
Dans certains cas, des faisceaux de renseignements seront nécessaires: s’agissant d’un animal qui maigrit, par exemple, le bilan pourrait être:
– Prise de sang : hématologie, biochimie, sérologies en vue de la recherche de certaines maladies (ehrlichiose ou leishmaniose dans les régions concernées par exemple);
– Contrôle urinaire: recherche de protéines;
– Radiologie thoracique à la recherche d’une éventuelle tumeur;
– Recherche de parasites intestinaux par coproscopie (examen de selles);
– Test leucose, recherche de péritonite infectieuse chez le chat;
– Échographie abdominale (hépatique) pour recherche de tumeur;
– … et cette liste n’est pas limitative, le résultat de certains examens pouvant amener d’autres recherches! Le praticien devra donc, en accord avec le propriétaire, procéder aux examens nécessaires à l’établissement du diagnostic, tout en tenant compte des contraintes financières que cela peut entraîner: la notion de consentement éclairé prend là toute sa dimension, c’est-à-dire que le propriétaire prend sa décision après avoir entendu et compris les explications du vétérinaire. Il est donc indispensable qu’un dialogue ouvert s’installe.